Quinze jours de l'autre côté du monde avec un ami, pour explorer un aspect de Hawaii auquel peu de gens pensent spontanément lorsqu'on mentionne cet archipel : le volcanisme. Nous sommes partis avec Aventure et Volcans, une agence lyonnaise fondée par le vulcanologue Guy de Saint Cyr et qui, comme son nom l'indique, se spécialise dans les destinations à fort potentiel volcanique. Un voyage organisé donc, qui nous a vu rejoindre un petit groupe d'une dizaine de personnes, accompagnés par un guide français visiblement passionné par le sujet, très compétent, sympathique et disponible.
J'ai pris plus de *kof-kof* six mille *kof-kof* photos durant ce voyage, principalement avec mon smartphone et mon vieux et fidèle reflex Nikon. Il a donc fallu opérer un tri drastique avant de les mettre en ligne...
Note intéressante (pour moi) : c'est la première fois que j'utilisais réellement (et presque constamment) le mode manuel de mon reflex, pour des résultats bien plus intéressants que ce que ne permettrait le mode automatique (notamment lorsqu'il a fallu photographier des coulées de lave se jetant dans l'océan : la mode auto aurait donné un résultat beaucoup moins contrasté et plus fade).
Pour le reste, j'ai rédigé des petits commentaires explicatifs qui apparaissent sous la plupart des photos, soit au niveau des sections (un commentaire global pour toute la section, qui se répète pour toutes les photos qui en font partie), soit au niveau des photos individuelles. Je vous laisse donc les découvrir en même temps que les photos. :)
Descente sur Honolulu, capitale de l'État de Hawaii, située sur la petite île de O'ahu. Au centre de l'image, on voit le cratère nommé Diamond Head (évidemment éteint), et sur la droite, on devine le début de Waikiki Beach, la célèbre plage bordée de gratte-ciels.
Waikiki Beach by night.
Palétuviers (je crois ?)
La vue depuis la chambre d'hôtel n'était pas déplaisante. :) Sur la gauche, la silhouette de Diamond Head. (Et sur la droite, mais hors champs, Waikiki Beach.)
Lac de lave d'Halema'uma'u
Le grandiose lac de lave d'Halema'uma'u (que notre guide français prononçait parfois "allez Momo", mais ne faites pas comme ça). Apparu en 2008, c'est le deuxième lac de lave du volcan Kīlauea, après le lac du Puʻu ʻŌʻō (apparu en 1983 et toujours présent), beaucoup plus difficile d'accès. Nous avons eu la chance d'arriver à un moment où le niveau du lac était particulièrement élevé, ce qui le rendait d'autant plus spectaculaire. Durant notre visite, la zone bouillonnante qu'on voit sur le bord opposé du lac s'est progressivement décalée, toujours le long du bord, dans le sens des aiguilles d'une montre, pour se diriger vers nous. Nous l'avons quitté alors que sa proximité commençait à devenir, disons... inconfortable.
Approche du lac de lave. De nuit, parce que c'est plus spectaculaire, et aussi pour éviter les rangers, l'accès au lac étant fermé au public. (Oups.)
Le lac est apparu en 2008 au cœur du Parc National, à quelques dizaines de mètres d'une route goudronnée, donc son accès est très facile (une petite demie heure de marche de nuit, sur une route quasiment à plat).
C'est là qu'on se dit "wow."
On voit que la zone de turbulences se déplace lentement vers nous. Le volcan a senti notre présence, c'est sûr.
Au passage, intéressante (et déplaisante) découverte : les cheveux de Pélé. Ayant posé le genou au sol un instant pour chercher quelque chose dans mon sac à dos, j'ai machinalement épousseté mon genou du plat de la main lorsque je me suis relevé. S'en est suivi une désagréable (et persistante) sensation de picotement dans le plat de la main, comme si j'avais frotté celle-ci contre de la laine de verre. Après discussion avec le guide, j'ai compris la cause de cette sensation. Dans le bouillonnement de lave qui anime le lac, de minuscules filaments de lave se retrouvent projetés dans les airs et se solidifient tout en étant emportés par les courants ascendants et les vents. Ils se déposent ensuite sur les terres à proximité, formant une couche qui ressemble à de la paille très fine... ou à des cheveux. D'où le nom, "cheveux de Pélé" (Pélé étant la déesse hawaïenne du feu, des éclairs, de la danse, des volcans et de la violence). Ce sont donc ces minuscules fibres de roche, très semblables à du verre, qui se sont fragmentées sous la pression de mon genou, pour se retrouver ensuite plantées dans le creux de ma main. C'est désagréable mais pas dangereux, ça passe au bout de quelques heures (ou jours), mais... ouais, c'est désagréable.
Tunnels de lave
Les éruptions sur Hawaii émettent généralement de la lave très fluide, qui peut couler en rivières sur les flancs du volcan. La surface de ces rivières tend à se solidifier assez rapidement au contact de l'air, formant une croûte sous laquelle la lave continue de couler. Ainsi se forment des tunnels de lave, qui perdurent lorsque le flux de lave se tarit (à la fin de l'éruption ou simplement si la lave change de cours). Hawaii compte un très grand nombre de ces tunnels, dont certains sont visitables et s'étirent sur des distances considérables : le plus long d'entre eux dépasse 60 kilomètres. Nous nous sommes contentés d'un parcours de deux ou trois kilomètres.
L'accès au tunnel choisi par notre guide se fait sur une propriété privée (avec l'accord du propriétaire), en plein milieu de plantes hautes.
En haut, l'ouverture par laquelle nous sommes entrés. En bas, le passage que nous avons ensuite emprunté.
Si nous avons dû marcher courbés sur une dizaine de mètres au début, la suite du parcours sera beaucoup plus confortable, le tunnel s'agrandissant considérablement.
La hauteur de ces tunnels peut varier considérablement. Sur le tronçon que nous avons parcouru, nous avons parfois dû nous courber pour avancer, mais la plupart du temps nous pouvions marcher debout sans crainte de nous cogner la tête. Certaines sections atteignaient pratiquement une dizaine de mètres de hauteur.
Non, ces structures ne sont pas des stalactites, mais des "gouttes" de roche en fusion qui se sont solidifiées ainsi lorsque le niveau de la lave a baissé dans le tunnel.
Très nombreux par endroits, les filaments qui pendent du plafond sont des racines d'arbres (les ʻōhiʻa) qui percent depuis la surface. Le ʻōhiʻa fait partie des premières plantes à coloniser les champs de lave une fois ceux-ci refroidis.
Je n'ai aucune idée de ce qui cause ces motifs. Mais c'est très joli.
Idem. Aucune idée. Très joli.
La forme du tunnel, qu'on voit au fond de l'image, suggère qu'il s'agissait en fait de deux tunnels, superposés, et qui se rejoignaient ici.
Coulées dans l'océan (par la terre)
Nouvelle excursion de nuit pour tenter d'aller observer des coulées de lave se jetant dans l'océan. Hawaii est le seul lieu au monde où l'on peut observer ce phénomène, mais en raison de l'activité volcanique intense, les coulées de lave ne cessent de se déplacer. Il faut donc marcher de nuit sur des champs de lave qui s'étendent à perte de vue et espérer réussir à trouver un point de vue intéressant. En raison de la configuration durant notre passage, nous n'avons pas pu nous approcher suffisamment, et par conséquent ces photos ne sont pas les plus intéressantes du voyage.
Petit hasard heureux : je voulais simplement faire une exposition longue pour capturer les fumées éclairées par la lave qu'on voit à l'horizon, et je ne comptais pas sur l'arrivée de ces deux cyclistes avec leurs lampes frontales. Même si l'image est un peu floue, le contraste visuel et thématique donne une résultat que je trouve intéressant.
La fameuse "lave cordée", qui se forme quand la lave se durcit tout en continuant de couler. C'est un spectacle extrêmement répandu sur ces champs de lave, et qui produit une variété quasi infinie de formes, toutes plus étranges les unes que les autres.
Masques à gaz obligatoires tandis que nous progressons au milieu des émanations de soufre, à la recherche (en vain) d'un meilleur point de vue.
Pendant quelques secondes, l'étanchéité de mon masque a été compromise (il était un peu mal ajusté). L'avantage c'est qu'on s'en rend compte immédiatement : ce n'est pas une sensation agréable (sensation de brûlure piquante dans le nez).
Jardin botanique
Visite du Hawaii Tropical Botanical Garden. Des plantes aux formes et couleurs invraisemblables, dont je suis malheureusement bien incapable de vous donner les noms...
Volcan endormi depuis 4'500 ans et qui culmine à 4'207 mètres au-dessus du niveau de la mer (ce qui en fait le 15ème sommet le plus élevé au monde), le Mauna Kea constitue le plus haut sommet de l'état de Hawaii, dominant d'à peine 40 mètres son voisin le Mauna Loa. Mais la plus grosse partie de cette montagne est en fait submergée, et si on la mesure depuis la plancher océanique, le Mauna Kea mesure plus de 10'000 mètres, ce qui en fait la plus grande montagne du monde —tellement massive (plus de 30'000 km³) qu'elle enfonce le plancher océanique de 6 kilomètres ! (Pour l'anecdote, son voisin le Mauna Loa enfonce encore davantage la croûte terrestre, et si on le mesure depuis sa base, il atteint les 17 kilomètres de hauteur.)
Le sommet, en haute altitude, loin de toute pollution lumineuse ou atmosphérique, et relativement proche de l'équateur, est un lieu idéal pour les observations astronomiques; il est occupé par pas moins de 13 observatoires, fondés par 11 différents pays.
Sur le chemin pour le Mauna Kea, on s'arrête pour visiter une petite colline, épargnée par les coulées de lave, qui persiste comme un îlot de verdure au milieu d'un océan de basalte. Cette colline est maintenant protégée, dans l'espoir qu'elle serve de point de départ pour les plantes qui re-coloniseront le paysage alentour, pour l'heure encore stérile, dans les décennies à venir.
L'ombre du Mauna Kea, dans la lumière rasante du soleil couchant. En réalité le Mauna Kea est un volcan bouclier, et sa silhouette est loin d'être aussi triangulaire. Je suppose que c'est la courbure de la Terre qui étire et déforme cette ombre pour la rendre aussi pointue.
Hawai'i Volcanoes National Park
Visite du parc et de ses nombreux cratères, champs de basalte etc.
À l'horizon, le panache de fumée dégagé par les coulées de lave qui atteignent l'océan (si je ne me trompe pas).
À nouveau le lac d'Halema'uma'u, cette fois-ci depuis le Jaggar Museum, toujours dans le Parc National. Situé à environ un kilomètre du lac de lave, c'est le meilleur point d'observation de celui-ci ouvert au public.
En temps normal, on ne voit pas la lave depuis ce point de vue (seulement le rougeoiement causé par celle-ci). Mais comme déjà mentionné, le niveau du lac de lave était particulièrement élevé à ce moment, signe probable d'un bouchon dans le canal par lequel la lave s'évacue normalement (hypothèse qui se verra confirmée quelque jours plus tard, lorsque le niveau redescendra d'une vingtaine de mètres en une nuit, provoquant des épanchements de lave sur la surface en contrebas —que nous avons eu la chance de visiter également).
Toujours depuis le Jaggar Museum, sans zoom cette fois. (Voir commentaire sur photo précédente)
Coulées dans l'océan (par la mer)
Levés très tôt le matin pour prendre un petit bateau et aller observer les coulées de lave arrivant dans l'océan depuis la mer, avant le lever du soleil.
L'eau à proximité des coulées est paraît-il à 60°C (la lave elle-même peut atteindre 1'200°C), mais je n'ai pas mis la main pour vérifier...
La mer était un peu agitée, et le fracas des vagues contre le rivage se mélangeait à la musique hawaïenne diffusée par la radio du pilote, dans un contraste un peu surréaliste.
C'est sur cette série de photos que je suis particulièrement heureux d'avoir opté pour le mode manuel de mon appareil reflex, qui m'a permis d'obtenir des contrastes plus forts et plus intéressants que ce que n'aurait donné (je pense) le mode automatique.
Premier point d'observation prévu par notre pilote, mais les vapeurs dégagées par la rencontre entre l'eau et la lave sont trop épaisses pour nous permettre d'apprécier le spectacle. Le pilote sait qu'il y a un autre point de sortie des coulées un peu plus loin : nous décidons de tenter notre chance.
Du wow ! Du wow partout ! Tellement de wow !
L'un des deux petits bateaux loués par notre groupe pour l'occasion. Tous deux tournaient régulièrement afin de permettre aux occupants des deux côtés de profiter du spectacle (et prendre des photos).
C'est un spectacle fascinant d'observer ces coulées qui se transforment en permanence, dans un mouvement presque organique. Certaines parties se solidifient en quelques minutes, ce qui bloque la lave à un endroit et force le flux à trouver une sortie ailleurs, perçant la roche fraîchement formée là où elle offre la moindre résistance.
Panache de fumées (principalement de la vapeur d'eau, j'imagine) dégagé par un autre point où les coulées de lave rejoignent la mer.
Nous avions initialement visité ce point, mais le dégagement de fumées était tel qu'il masquait presque entièrement le spectacle de la lave.
Rejoints par un hélicoptère pour touristes. Je pense que nous avions une meilleure vue sur le spectacle (plus proche).
(Et nous sommes restés plus longtemps.)
Sur le chemin du retour, on croise à nouveau cet autre point où la lave rejoint l'océan (mais les fumées bloquent le spectacle).
Et aussi sur le chemin du retour, j'ai eu la chance de voir un poisson volant (?), qui a sauté et s'est maintenu en l'air dans un mouvement parallèle au bateau, juste devant mes yeux, durant quelques secondes (évidemment trop brièvement pour que je le prenne en photo).
Survol de l'île en hélicoptère
Un vol de quarante minutes environ. Notre guide avait négocié avec la pilote pour faire retirer les portes de l'appareil, ce qui nous offrait de bien meilleures conditions pour prendre des photos.
Notre hélicoptère, portes démontées, comme promis. Et sa très sympathique pilote.
Au fond, le cratère (et lac de lave) du Puʻu ʻŌʻō.
Une grande partie des flux de lave sont souterrains et ne rejoignent la surface qu'au moment d'atteindre l'océan.
On s'approche du point où les coulées de lave atteignent l'océan, que nous avions visité à pied quelques jours auparavant (voir section Coulées dans l'océan (par la terre)).
On voit bien la route qui a été coupée par une coulée de lave il y a quelques années, ce qui force désormais les Hawaïens à faire un large détour s'il veulent se rendre de l'autre côté.
Le point que nous avions atteint quelques jours auparavant se trouve probablement vers le milieu de l'image, en amont de la corniche très visible qui était infranchissable pour nous.
Quelques poches de végétation épargnées par les coulées de lave au fil des ans.
Le cratère du Puʻu ʻŌʻō et son lac de lave, beaucoup plus difficile d'accès que celui d'Halema'uma'u (apparu en 2008).
Champ de lave cordée né d'une coulée récente, qui est passée très près des habitations humaines.
Champs de lave
En une nuit, le niveau du lac de lave d'Halema'uma'u, très élevé depuis notre arrivée, est descendu de 20 mètres. Pour notre guide, cela veut dire qu'un bouchon dans un canal souterrain, qui empêchait la lave de s'évacuer, vient de céder. Et surtout, cela veut dire qu'il y a de fortes chances pour que cette lave se soit répandue quelque part en contrebas, sur le flanc du volcan. Nous partons donc de nuit, dans l'espoir de pouvoir observer ces coulées.
Au terme de quelques heures de marche nocturne sur un champ de roches basaltiques (très abrasives ! Port de gants épais fortement recommandé, car en cas de chute vous êtes certain de vous trancher la main), nous avons trouvé notre Eldorado.
Marche de nuit sur un champ de roches basaltiques aux formes surréalistes qui s'étend à perte de vue. Heureusement, notre guide a son GPS.
Là, tout au fond de cette fissure ! Du rouge !
(Le rouge, c'est l'expression que les vulcanologues utilisent pour parler de la lave. Ils espèrent toujours "voir du rouge".)
Et nous arrivons enfin au cœur de l'action : un important champ de lave encore "fraîche". Nous établissons un "camp" (simplement pour y poser nos sacs) sur une zone stable et un peu en hauteur, et puis nous nous baladons au milieu de ces coulées qui avancent lentement en émettant des petits bruits de craquements, parfois presque cristallins, lorsque la roche en fusion se refroidit.
Il faut évidemment toujours faire attention où l'on pose ses pieds, et aussi veiller à ne pas se laisser encercler par la lave qui surgirait silencieusement derrière nous, trop absorbés à tout photographier.
On peut observer la formation de lave cordée en direct : la lave se refroidit sur l'avant et par conséquent ralentit, tandis que le flux continue d'arriver par l'arrière à sa vitesse normale, créant des plissements qui à leur tour se refroidissent et s'accumulent les uns derrière les autres.
La lave se refroidit en surface à un endroit, mais continue de couler sous cette croûte nouvellement formée, et peut ressurgir quelques mètres plus loin, en fonction des accidents du terrain.
En haut à droite de l'image, on voit la lueur lointaine des coulées de lave qui se jettent dans l'océan (et la vapeur qui en résulte).
Pour l'anecdote technique, cette image est composée à partir de deux photos distinctes (dont la précédente). Je n'avais pas réalisé par moi-même qu'il était possible de les assembler ainsi, et c'est Google Photos (qui s'amuse parfois à recomposer des paysages à partir de diverses photos qu'on lui confie) qui m'en a fait prendre conscience. (Il n'a pas utilisé exactement les mêmes images, cela dit, et son résultat était un peu moins bon. :) )
Les deux photos n'étant pas alignées (du tout), j'ai dû ajouter un peu de remplissage "intelligent" grâce à Photoshop (au bas au centre). Mais comme ça se trouve dans des zones sombres uniquement, on ne voit quasiment rien.
Le résultat est une de mes photos préférées de toute cette galerie. (C'est juste dommage que les personnages soient un peu flous, mais bon, exposition longue oblige...)
On peut sans trop de risque s'approcher de la lave, car celle-ci avance très lentement. Le risque est plutôt de ne pas voir une nouvelle coulée surgir silencieusement derrière soi, et se retrouver ainsi encerclé.
Pour autant, on peut difficilement s'approcher beaucoup, car la température de la lave est telle (jusqu'à 1'200°C) qu'on a l'impression de mettre la tête dans un four allumé. À 2 mètres, on tient difficilement plus de quelques secondes avant d'avoir une sensation de brûlure sur le visage. (Bien sûr cela dépend aussi de la quantité de lave, mais il n'en faut pas énormément pour dégager une chaleur considérable.)
En remontant un petit peu, nous sommes tombés sur un quasi-fleuve de lave, qui avançait très lentement dans notre direction !
Les embouts de mon trépied, qui était neuf au début du voyage.
(Il faut que je pense à voir si je peux les faire remplacer, d'ailleurs...)
La vidéo a quelques problèmes de mise au point, mais je la mets quand même pour illustrer le spectacle hypnotique de ces mini-coulées qui surgissaient silencieusement tout autour de nous, avant de se durcir au bout de quelques minutes pour ressurgir un peu plus loin. La roche en fusion présente une texture fascinante, presque végétale. Voir l'image suivante pour une photo de meilleure qualité.
Des formes quasiment végétales dans cette roche qui est en train de se solidifier lentement. Le processus génère des petits bruits de craquements, qui font penser à un feu de bois, auxquels se mêlent (plus rarement) des sons nettement cristallins.
Plage de sable vert
Excursion pour visiter la plage de Papakōlea, dont le sable est constitué en grande partie d'olivine, une roche semi-précieuse aux reflets verts (plutôt olive en fait). C'est l'une des cinq plages au monde qui possède cette caractéristique.
Nous quittons Big Island en vol interne pour rejoindre l'île de Maui. Fini le volcanisme actif, mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de beaux paysages à visiter !
Plage aux tortues géantes
Plage de Ho'okipa, que les tortues vertes de Hawaii rejoignent chaque soir pour s'y reposer. Les gens peuvent nager avec elles, et elles ont un espace réservé sur la plage, avec un gardien qui veille à ce qu'elles ne soient pas dérangées.
Le gros des vagues vient se briser sur un rempart naturel. #laNatureEstBienFaite
L'eau est aux alentours de 27°C.
Maui
Le programme prévoyait une randonnée dans le parc du Haleakalā, mais arrivé sur place, nous avons été accueillis par de la pluie et un brouillard à couper au couteau.
Changement de programme donc, et nous avons fait le tour de l'île en voiture, avec quelques arrêt dans des points intéressants (notamment la plage de sable rouge, section précédente).
Mais quand même, en voyant les images du Haleakalā, je me dis que cette randonnée annulée constitue le plus gros regret de ce voyage.
Imposants flancs du volcan qui constitue quasiment toute l'île.
Lever de soleil sur le Haleakalā
Pour compenser la randonnée annulée de la veille, nous décidons de nous lever tôt afin de profiter d'un lever de soleil (somptueux il faut le dire) sur le parc du Haleakalā, le volcan endormi qui constitue 75% de l'île de Maui (les 25% restants étant constitué par un autre volcan).
Notre programme ne nous permettra malheureusement pas d'en faire davantage : nous avons un vol prévu le jour même pour rejoindre Kauai.
L'imposante dépression parsemée de cratères où nous aurions dû randonner la veille. :(
À l'horizon, sur la gauche et vers le centre de l'image, on voit les silhouettes du Mauna Kea et du Mauna Loa, les deux géants endormis de l'île voisine (Big Island).
Kauai
Les paysages incroyables de Kauai. Pour la petite histoire, c'est dans ces reliefs que furent tournées de nombreuses scènes de Jurassic Park (entre autres films, d'ailleurs).
Notre hôtel donne directement sur la plage. Ce n'est pas déplaisant.
De nombreuses poules sauvages parcourent l'île depuis que plusieurs ouragans successifs auraient détruit les fermes qui les abritaient, dans les années 80-90.
Oh tiens, apparemment c'est un sujet d'études pour les biologistes sur des questions évolutionnistes et de domestication des animaux !
On trouve aussi beaucoup de cochons (pas très) sauvages sur Kauai. Apparemment ils constituent une nuisance importante pour la population locale.
L'île de O'ahu abrite également Pearl Harbor, port militaire célèbre pour l'attaque japonaise qui précipita l'entrée des États-Unis dans la 2e Guerre Mondiale. Mais au-delà de cet héritage historique, ce port est toujours militairement actif de nos jours (c'est même l'une des bases militaires les plus importantes de la US Navy).
Le site ouvert aux touristes permet de visiter plusieurs bâtiments de guerre de l'époque, notamment un sous-marin (USS Bowfin) et un imposant cuirassé (USS Missouri) sur lequel fut signé l'acte de capitulation du Japon. Il comporte également un important musée de l'aviation militaire, ainsi qu'un mémorial, situé au milieu de la baie, qui rend hommage aux victimes de l'attaque de 1941.
De l'autre côté de la baie, un gigantesque navire de guerre...
Les entrailles du sous-marin USS Bowfin.
Le USS Missouri, qu'on peut également visiter (voir plus loin).
Les restes de l'USS Arizona, coulé durant l'attaque japonaise de 1941, emportant environ 1'200 membres d'équipage avec lui dans une explosion violente, suite à l'explosion d'une bombe dans un magasin de poudre. Le Memorial de Pearl Harbor est situé au-dessus de l'épave.
Anecdote à peine croyable : le réservoir de l'USS Arizona, coulé en 1941, continue à ce jour de laisser fuir quelques gouttes de carburant chaque seconde. On estime qu'à ce rythme, il en a encore pour 500 ans avant de se vider entièrement.
Les autorités ont décidé de laisser les choses en l'état, comme une sorte de symbole des vies perdues durant l'attaque, mais c'est une décision controversée car ces "larmes de l'Arizona" (ou "larmes noires"), comme certains les appellent, représentent une pollution non négligeable pour la baie.
L'USS Missouri (en haut) et les "larmes noires" (en bas) (voir explications sur la photo précédente).
L'emplacement du Memorial, au-dessus de l'épave de l'USS Arizona.
Le USS Missouri, sur lequel fut signé l'acte de capitulation du Japon. Il a par la suite traversé de nombreuses autres guerres, notamment la Guerre du Golfe. Il a désormais été retiré et on peut le visiter.
Un p'tit sous-marin qui passe, tranquille.
Chose un peu surprenante, les Américains rendent également hommage aux soldats japonais.
San Francisco
Sur le vol de retour, une escale de six heures à San Francisco nous permet de quitter l'aéroport pour visiter un peu la ville et y prendre le petit déjeûner.
Quinze jours de l'autre côté du monde avec un ami, pour explorer un aspect de Hawaii auquel peu de gens pensent spontanément lorsqu'on mentionne cet archipel : le volcanisme. Nous sommes partis avec Aventure et Volcans, une agence lyonnaise fondée par le vulcanologue Guy de Saint Cyr et qui, comme son nom l'indique, se spécialise dans les destinations à fort potentiel volcanique. Un voyage organisé donc, qui nous a vu rejoindre un petit groupe d'une dizaine de personnes, accompagnés par un guide français visiblement passionné par le sujet, très compétent, sympathique et disponible.
J'ai pris plus de *kof-kof* six mille *kof-kof* photos durant ce voyage, principalement avec mon smartphone et mon vieux et fidèle reflex Nikon. Il a donc fallu opérer un tri drastique avant de les mettre en ligne...
Note intéressante (pour moi) : c'est la première fois que j'utilisais réellement (et presque constamment) le mode manuel de mon reflex, pour des résultats bien plus intéressants que ce que ne permettrait le mode automatique (notamment lorsqu'il a fallu photographier des coulées de lave se jetant dans l'océan : la mode auto aurait donné un résultat beaucoup moins contrasté et plus fade).
Pour le reste, j'ai rédigé des petits commentaires explicatifs qui apparaissent sous la plupart des photos, soit au niveau des sections (un commentaire global pour toute la section, qui se répète pour toutes les photos qui en font partie), soit au niveau des photos individuelles. Je vous laisse donc les découvrir en même temps que les photos. :)
Honolulu
Lac de lave d'Halema'uma'u
Le lac est apparu en 2008 au cœur du Parc National, à quelques dizaines de mètres d'une route goudronnée, donc son accès est très facile (une petite demie heure de marche de nuit, sur une route quasiment à plat).
Tunnels de lave
Si nous avons dû marcher courbés sur une dizaine de mètres au début, la suite du parcours sera beaucoup plus confortable, le tunnel s'agrandissant considérablement.
Coulées dans l'océan (par la terre)
Pendant quelques secondes, l'étanchéité de mon masque a été compromise (il était un peu mal ajusté). L'avantage c'est qu'on s'en rend compte immédiatement : ce n'est pas une sensation agréable (sensation de brûlure piquante dans le nez).
Jardin botanique
Sommet du Mauna Kea
Le sommet, en haute altitude, loin de toute pollution lumineuse ou atmosphérique, et relativement proche de l'équateur, est un lieu idéal pour les observations astronomiques; il est occupé par pas moins de 13 observatoires, fondés par 11 différents pays.
Hawai'i Volcanoes National Park
En temps normal, on ne voit pas la lave depuis ce point de vue (seulement le rougeoiement causé par celle-ci). Mais comme déjà mentionné, le niveau du lac de lave était particulièrement élevé à ce moment, signe probable d'un bouchon dans le canal par lequel la lave s'évacue normalement (hypothèse qui se verra confirmée quelque jours plus tard, lorsque le niveau redescendra d'une vingtaine de mètres en une nuit, provoquant des épanchements de lave sur la surface en contrebas —que nous avons eu la chance de visiter également).
Coulées dans l'océan (par la mer)
L'eau à proximité des coulées est paraît-il à 60°C (la lave elle-même peut atteindre 1'200°C), mais je n'ai pas mis la main pour vérifier...
La mer était un peu agitée, et le fracas des vagues contre le rivage se mélangeait à la musique hawaïenne diffusée par la radio du pilote, dans un contraste un peu surréaliste.
C'est sur cette série de photos que je suis particulièrement heureux d'avoir opté pour le mode manuel de mon appareil reflex, qui m'a permis d'obtenir des contrastes plus forts et plus intéressants que ce que n'aurait donné (je pense) le mode automatique.
VID 20160922 055247
Nous avions initialement visité ce point, mais le dégagement de fumées était tel qu'il masquait presque entièrement le spectacle de la lave.
(Et nous sommes restés plus longtemps.)
Et aussi sur le chemin du retour, j'ai eu la chance de voir un poisson volant (?), qui a sauté et s'est maintenu en l'air dans un mouvement parallèle au bateau, juste devant mes yeux, durant quelques secondes (évidemment trop brièvement pour que je le prenne en photo).
Survol de l'île en hélicoptère
Divers
Champs de lave
Au terme de quelques heures de marche nocturne sur un champ de roches basaltiques (très abrasives ! Port de gants épais fortement recommandé, car en cas de chute vous êtes certain de vous trancher la main), nous avons trouvé notre Eldorado.
(Le rouge, c'est l'expression que les vulcanologues utilisent pour parler de la lave. Ils espèrent toujours "voir du rouge".)
Il faut évidemment toujours faire attention où l'on pose ses pieds, et aussi veiller à ne pas se laisser encercler par la lave qui surgirait silencieusement derrière nous, trop absorbés à tout photographier.
Pour l'anecdote technique, cette image est composée à partir de deux photos distinctes (dont la précédente). Je n'avais pas réalisé par moi-même qu'il était possible de les assembler ainsi, et c'est Google Photos (qui s'amuse parfois à recomposer des paysages à partir de diverses photos qu'on lui confie) qui m'en a fait prendre conscience. (Il n'a pas utilisé exactement les mêmes images, cela dit, et son résultat était un peu moins bon. :) )
Les deux photos n'étant pas alignées (du tout), j'ai dû ajouter un peu de remplissage "intelligent" grâce à Photoshop (au bas au centre). Mais comme ça se trouve dans des zones sombres uniquement, on ne voit quasiment rien.
Le résultat est une de mes photos préférées de toute cette galerie. (C'est juste dommage que les personnages soient un peu flous, mais bon, exposition longue oblige...)
Pour autant, on peut difficilement s'approcher beaucoup, car la température de la lave est telle (jusqu'à 1'200°C) qu'on a l'impression de mettre la tête dans un four allumé. À 2 mètres, on tient difficilement plus de quelques secondes avant d'avoir une sensation de brûlure sur le visage. (Bien sûr cela dépend aussi de la quantité de lave, mais il n'en faut pas énormément pour dégager une chaleur considérable.)
(Il faut que je pense à voir si je peux les faire remplacer, d'ailleurs...)
DSC 7936
Plage de sable vert
Divers II
Plage aux tortues géantes
Plage de sable rouge
Maui
Changement de programme donc, et nous avons fait le tour de l'île en voiture, avec quelques arrêt dans des points intéressants (notamment la plage de sable rouge, section précédente).
Mais quand même, en voyant les images du Haleakalā, je me dis que cette randonnée annulée constitue le plus gros regret de ce voyage.
Lever de soleil sur le Haleakalā
Notre programme ne nous permettra malheureusement pas d'en faire davantage : nous avons un vol prévu le jour même pour rejoindre Kauai.
Kauai
Oh tiens, apparemment c'est un sujet d'études pour les biologistes sur des questions évolutionnistes et de domestication des animaux !
Honolulu II
Pearl Harbor
Le site ouvert aux touristes permet de visiter plusieurs bâtiments de guerre de l'époque, notamment un sous-marin (USS Bowfin) et un imposant cuirassé (USS Missouri) sur lequel fut signé l'acte de capitulation du Japon. Il comporte également un important musée de l'aviation militaire, ainsi qu'un mémorial, situé au milieu de la baie, qui rend hommage aux victimes de l'attaque de 1941.
Les autorités ont décidé de laisser les choses en l'état, comme une sorte de symbole des vies perdues durant l'attaque, mais c'est une décision controversée car ces "larmes de l'Arizona" (ou "larmes noires"), comme certains les appellent, représentent une pollution non négligeable pour la baie.
San Francisco