Deux semaines en Irlande avec mon frère. À cette occasion j'avais créé une galerie pour ces photos, et commenté bon nombre d'entre elles. Je recopie ces commentaires, ainsi que le texte d'introduction ci-dessous. Par contre je ne retrouve plus les fichiers originaux, donc on va devoir se contenter de ces images 640x480. (;´༎ຶД༎ຶ`)
Voici une sélection des photos que j'ai pris en Irlande cet été 2003, grâce à l'appareil numérique que Florian m'a prêté. J'ai malheureusement rencontré un problème avec la carte SmartMedia de l'appareil, problème qui m'a fait perdre une soixantaine de photos --dont une bonne partie de la région de Carrick-a-Rede, et TOUTES les photos de la chaussée des géants !
Y'a des jours comme ça, où on sent qu'on pourrait devenir très violent...
Bref. Vous verrez principalement des paysages et des monuments, que je commente plus ou moins brièvement. Certaines des photos agrandies ont leur propre commentaire.
L'ordre des photos suit plus ou moins celui dans lequel je les ai prises.
Les ruines d'un château du XIIe siècle. Et un petit cimetière pas loin.
Site médiéval —également du XIIe siècle.
Les incontournables croix irlandaises, tellement typiques...
Leur origine remonterait aux premiers missionaires chrétiens qui, pour rendre leur religion plus attrayante aux yeux de la population locale, auraient adapté le symbole de la croix chrétienne en y ajoutant un symbole païen : le cercle (qui peut symboliser le soleil ou beaucoup d'autres choses).
Voir l'image précédente pour l'explication des croix irlandaises.
Au sommet du donjon de ce château se trouve enchâssée une pierre très particulière, don d'un seigneur écossais de jadis : la pierre de Blarney. Il est dit que quiconque embrasse cette pierre recevra le don d'éloquence pour les sept prochaines années.
M'enfin depuis le temps qu'elle est là et que des hordes de touristes font la queue pour l'embrasser, je crois qu'elle ne fonctionne plus très bien, la pierre de Blarney.
Ou alors je vais demander à être remboursé.
A part ça, le site est magnifique.
(Mais ça c'est le coup classique en Irlande : à chaque fois qu'on découvre un nouvel endroit, on se dit que woaaaah, c'est vraiment le plus beau qu'on a vu, qu'il écrase tous les précédents... jusqu'à ce qu'on visite un nouveau site, où on se dit la même chose, woaaaah, non mais vraiment ça c'est le plus beau, etc.)
Vue depuis le donjon principal (là où se trouve la pierre de Blarney, qu'on ne verra pas ici parce qu'il n'y a vraiment pas grand chose à voir; c'est essentiellement une pierre lisse enchâssée dans un mur rugueux...)
Ces falaises à pic comptent parmis les plus élevées d'Europe (dans les 230 mètres, si mes souvenirs sont bons). Ceci dit, il paraît qu'en Irlande même, un peu plus au nord, il y en a de plus élevées que ça. Mais peut-être moins impressionantes.
Le truc qui est cool avec les falaises de Moher, c'est cette sorte de plateforme naturelle en roche claire, très plate, qui permet d'aller vraiment tout au bord (en marchant à quatre pattes, quand même !) et de regarder tout tout tout en bas, tout là-bas, au fond, là, oulah mais c'est profond hein...
Il y a des barrières tout le long des falaises, ou des murets de pierre (très jolis d'ailleurs), avec des panneaux pour demander aux gens de ne pas s'approcher du bord... Mais c'est purement symbolique, et au-delà desdits murets, les passages sont tellement fréquents qu'il y a carrément des petits sentiers en terre battue, un peu partout.
Donc là j'étais à plat ventre sur la plateforme rocheuse avec juste la tête qui dépassait...
(Eh oui, je suis très courageux.)
Un tout petit village (la photo vous montre presque tout), avec un pub très chaleureux.
Une région à la géologie encore mal expliquée, un sol rocheux s'étendant à perte de vue. Une ambiance quasi-lunaire assez surréaliste.
Ville universitaire bouillonnante et centre culturel de l'ouest de l'Irlande. Mais on n'a fait que la traverser donc je ne peux pas vous en dire beaucoup plus.
Coucher de soleil sur Dublin.
La plus grande ville d'Irlande (et capitale de la République d'Irlande) est une ville très active et cosmopolite, qui ne correspond pas forcément à la vision qu'on se fait de l'Irlande.
Les deux photos suivantes montrent —tenez-vous bien— l'Office du Tourisme de Dublin ! Ben oui, dans une église. Ils en ont tellement là-bas, faut bien les utiliser...
L'office du tourisme de Dublin : une ancienne église réaménagée. Mais l'intérieur ressemble plus à un supermarché qu'à une église...
Voir également l'image suivante.
Sur la droite : l'office du tourisme de Dublin.
Voir également l'image précédente.
Une architecture qui peut se révéler un tantinet déprimante...
Comme les Anglais, les Irlandais roulent à gauche... Apparemment cela pose suffisamment de problèmes aux visiteurs venus du continent pour justifier ces indications...
Trinity College, qui abrite le célèbre Livre de Kells (un chef-d'oeuvre de l'enluminure médiévale).
Le château de Dublin.
Vue de l'île "Ireland's Eye" depuis la côte de Howth.
La péninsule de Howth (cette photo et les deux suivantes), sur la baie de Dublin, abrite un port et de très jolis paysages côtiers.
Visible sur cette photo, la petite île nommée Ireland's Eye constitue une très jolie excursion. On y trouve les ruines d'une ancienne église (visible ici sur deux photos) et l'une des nombreuses tours militaires dressées par les Anglais sur les côtes irlandaises afin d'empêcher une invasion française par la mer (voir plus loin).
Photo prise depuis le sommet de Ireland's Eye. L'île paraît plus grande qu'elle ne l'est vraiment : on en fait le tour en moins d'une heure.
Tout à droite, dépassant un peu du cadre, on peut apercevoir une petite église en ruine au milieu des herbes hautes (voir les deux photos suivantes).
L'église en ruine dont je vous parlais sur la précédente image.
Voir également la photo suivante.
L'église de la photo précédente.
Une des tours Martello construites par les Anglais afin de fortifier la côte irlandaise et de prévenir une tentative d'invasion française.
L'Irlande encore sauvage. De nombreuses tourbières continuent de fournir du combustible aux populations locales.
Le monument sur ces photos est assez marrant (mais il faut le voir de plus près pour comprendre, donc cliquez).
Détail du monument de la photo précédente. :)
Ca ne saute pas aux yeux, mais le monument de l'image précédente se trouve juste derrière cette statue.
Détail du monument de la photo précédente. :)
Là on est en plein dans une tourbière.
Juste pour le coucher de soleil...
La sépulture d'une reine du temps jadis. Et un très beau point de vue sur cette région du nord de l'Irlande.
De mystérieuses inscriptions datant de la nuit des temps...
(Nan je déconne.)
Derry, dimanche soir... Hors des pubs, guère de salut...
On entre maintenant dans l'Irlande du Nord, où le passé récent est encore très... présent.
Derry (ou Londonderry) est la ville tristement célèbre pour le massacre du "Bloody Sunday" (chanté par U2) survenu en janvier 1972 dans des circonstances troubles, lors d'une marche pacifique des catholiques réclamant plus de droits civils.
Les énormes peintures murales (sur des sujets politiques ou historiques) sont un des traits marquants d'Irlande du Nord, ainsi que le sentiment de tension (et parfois de haine) qui règne entre catholiques et protestants --ou entre loyalistes (souhaitant rester loyaux à la couronne d'Angleterre) et unionistes (souhaitant la réunion de toute l'Irlande en un seul pays).
Le slogan loyaliste "No surrender" (pas de reddition), que je trouve assez sinistre, provient d'un événement historique qui s'est également déroulé à Derry, en 1689, lorsqu'un groupe de 13 personnes, les "Apprentis", fermèrent les portes de la ville fortifiée au nez de l'armée de Jacques II, qui souhaitait reconquérir le trône d'Angleterre en partant de l'Irlande du Nord. Un geste loyaliste et anti-catholique qui est encore célébré chaque année par les loyalistes radicaux.
Les anciennes murailles fortifiées ont été intrégralement préservées et encerclent complètement la vieille ville.
Une tour de surveillance domine la ville...
Le seul quartier à 100% protestant, dans une ville majoritairement catholique. Et quand je dis 100%, ce n'est pas une approximation... Notez les trottoirs qui arborent les couleurs du drapeau britannique.
Londonderry est le nom officiel de la ville depuis qu'elle est sous contrôle britannique. Derry est son nom d'origine. Inutile de préciser que pour les catholiques (on le voit plus loin), elle s'appelle toujours ainsi.
"Still Under Siege" (Toujours assiégé) fait allusion au long siège que subit la ville en 1689 lorsque les "Apprentis" fermèrent les portes de Derry à l'armée de Jacques II (roi catholique français), qui comptait passer par l'Irlande pour reconquérir le trône d'Angleterre (alors aux mains de Guillaume II d'Orange, protestant hollandais). La ville ne succomba pas, et cette résistance fut déterminante dans la victoire des Orangistes (partisans de Guillaume II d'Orange) contre les Jacobites (partisans de Jacques II).
"No Surrender" (Pas de reddition) furent les paroles lapidaires adressées à l'armée de Jacques II lorsque les portes de la ville lui furent fermées. C'est un slogan qui est encore aujourd'hui repris par les loyalistes radicaux et qu'on retrouve souvent en Irlande du Nord.
Autrement dit, dans cette ville majoritairement catholique, et dans le conflit toujours présent qui oppose loyalistes et unionistes, les protestants loyalistes de ce quartier se considèrent toujours comme assiégés par les catholiques, et n'ont toujours pas l'intention de rendre les armes...
Le geste des Apprentis, ainsi que le siège qui s'ensuivit, restent aujourd'hui gravé comme des symboles forts pour les protestants loyalistes, qui défilent chaque année à Derry (en été) pour commémorer ces événements. Ce que les catholiques ne manquent pas de considérer comme une provocation qu'il n'est pas question de laisser passer sans rien faire...
L'église protestante de Derry, construite comme un château-fort... (notez les créneaux)
La route sur laquelle eut lieu le "Bloody Sunday" (Dimanche sanglant), le 31 janvier 1972.
Une écolière tuée par balle lors d'un des nombreux affrontements que connut Derry...
Les 14 personnes tuées lors du Bloody Sunday.
Diverses figures symboliques ou historiques de la résistance catholique face à la domination (politique) protestante.
La femme représentée au premier plan fut l'un des leaders principaux de la lutte des catholiques pour obtenir plus de droits civils.
You are now entering Free Derry (Vous entrez maintenant dans le Derry libre)... Le message est clair : cette partie de la ville, majoritairement catholique, se considère comme libérée de l'"envahisseur" protestant.
Une représentation des événements du Bloody Sunday.
Une vue d'ensemble... partielle (il y a beaucoup d'autres peintures murales sur cette route.)
Le pittoresque pont de corde, naguère utilisé par des pêcheurs, est l'occasion d'une marche dans des paysages côtiers de toute beauté.
L'hôtel de ville de Belfast.
Plus proche de nous, notez la petite barrière noire au milieu de la route, qui trouve son prolongement des deux côtés de la route sous forme d'un portail qui peut bloquer aussi bien la route que les trottoirs. Cette barrière (entièrement ouverte en temps normal, comme c'est le cas ici) encercle tout le centre-ville et permet de l'isoler instantanément en cas de "problème"...
En dépit de sa sinistre réputation, Belfast est de nos jours considérée comme une ville relativement sûre pour les visiteurs --à condition que ceux-ci ne prennent pas position dans le conflit toujours latent qui règne entre loyalistes et unionistes ! Comme à Derry, les "troubles" récents ont laissé de nombreuses traces, et il existe des visites guidées en taxi (les "Black Taxis") qui vous emmèneront dans des endroits clés de la ville en vous retraçant les enjeux et événements marquants de cette région déchirée.
La ville elle-même, bien que de moindre importance que Dublin, paraît plus austère et imposante. Mais c'est une ville quasiment morte lorsque vient la nuit.
Belfast by night... Tellement calme que c'en est presque inquiétant.
Une peinture murale d'un quartier protestant de Belfast.
Oliver Cromwell (1599-1658), grand pourfendeur de la foi catholique et instigateur zélé des déportations massives des populations irlandaises indigènes vers les terres arides de l'ouest de l'Irlande, pour les remplacer par des colons anglais ou écossais...
Transcription du texte en bas à gauche : "Catholicism is more than a religion it is a political power therefore I am led to believe there will be no peace in Ireland until the catholic church is crushed" (Le catholicisme est plus qu'une religion, c'est un pouvoir politique, ce qui me conduit à croire qu'il n'y aura pas de paix en Irlande tant que l'église catholique ne sera pas écrasée).
Et à droite : "Our clergy persecuted and our protestant churches desecrated also our protestant people slaughtered in their thousands" (Notre clergé persécuté et nos églises protestantes profanées ainsi que notre peuple protestant massacré par milliers)
Le drapeau de l'Irlande du Nord loyaliste : en plus de la croix rouge, de l'étoile à six branches et de la main rouge au coeur de celle-ci (on ne le voit pas bien sur la photo, désolé), il arbore le drapeau britannique (en haut à gauche) et la couronne anglaise (au dessus de l'étoile à six branches, on ne voit pas bien non plus...).
Encore un mural protestant... Ces peintures ne sont pas belles, mais elles impressionnent. Omniprésence du drapeau et de la couronne britannique.
Du côté catholique cette fois, un monument qui commémore les nombreuses victimes des nombreuses émeutes qu'a connu Bombay Street (voir image suivante).
J'aime bien le
Wanted
Margaret Thatcher
Director Of Terrorism
John Major et d'autres y ont droit aussi...
Représentation des diverses victimes tuées par les soi-disant inoffensives balles de caoutchouc (traduction du texte de la peinture : Depuis 1972, 17 personnes tuées, dont 8 enfants). Leurs portraits figurent justement sur des représentations desdites balles.
Voir aussi l'image suivante...
Vous êtes-vous déjà demandé de quelle taille était une balle en caoutchouc ?
En voici différents modèles... Les plus récentes sont plus petites, mais également plus dures. C'est du plastique solide, et non pas de la gomme élastique...
Magnifique site médiéval, très bien préservé, un peu au sud de Dublin, à proximité de deux petits lacs.
(Ca se prononce à peu près "Glendalock", en fait.)
Le charme incomparable de ces petits cimetières typiques...
Et un dolmen bien traditionnel, un ! La pierre du dessus pèse dans les 150 tonnes, mais ne le dites surtout pas au gosse qui joue dessous !
Killkenny est une ville médiévale très bien conservée avec un gros château normand bien classique (voir plus loin).
Deux semaines en Irlande avec mon frère. À cette occasion j'avais créé une galerie pour ces photos, et commenté bon nombre d'entre elles. Je recopie ces commentaires, ainsi que le texte d'introduction ci-dessous. Par contre je ne retrouve plus les fichiers originaux, donc on va devoir se contenter de ces images 640x480. (;´༎ຶД༎ຶ`)
Voici une sélection des photos que j'ai pris en Irlande cet été 2003, grâce à l'appareil numérique que Florian m'a prêté. J'ai malheureusement rencontré un problème avec la carte SmartMedia de l'appareil, problème qui m'a fait perdre une soixantaine de photos --dont une bonne partie de la région de Carrick-a-Rede, et TOUTES les photos de la chaussée des géants !
Y'a des jours comme ça, où on sent qu'on pourrait devenir très violent...
Bref. Vous verrez principalement des paysages et des monuments, que je commente plus ou moins brièvement. Certaines des photos agrandies ont leur propre commentaire.
L'ordre des photos suit plus ou moins celui dans lequel je les ai prises.
Bon. On commence ?
Leur origine remonterait aux premiers missionaires chrétiens qui, pour rendre leur religion plus attrayante aux yeux de la population locale, auraient adapté le symbole de la croix chrétienne en y ajoutant un symbole païen : le cercle (qui peut symboliser le soleil ou beaucoup d'autres choses).
M'enfin depuis le temps qu'elle est là et que des hordes de touristes font la queue pour l'embrasser, je crois qu'elle ne fonctionne plus très bien, la pierre de Blarney.
Ou alors je vais demander à être remboursé.
A part ça, le site est magnifique.
(Mais ça c'est le coup classique en Irlande : à chaque fois qu'on découvre un nouvel endroit, on se dit que woaaaah, c'est vraiment le plus beau qu'on a vu, qu'il écrase tous les précédents... jusqu'à ce qu'on visite un nouveau site, où on se dit la même chose, woaaaah, non mais vraiment ça c'est le plus beau, etc.)
Le truc qui est cool avec les falaises de Moher, c'est cette sorte de plateforme naturelle en roche claire, très plate, qui permet d'aller vraiment tout au bord (en marchant à quatre pattes, quand même !) et de regarder tout tout tout en bas, tout là-bas, au fond, là, oulah mais c'est profond hein...
Il y a des barrières tout le long des falaises, ou des murets de pierre (très jolis d'ailleurs), avec des panneaux pour demander aux gens de ne pas s'approcher du bord... Mais c'est purement symbolique, et au-delà desdits murets, les passages sont tellement fréquents qu'il y a carrément des petits sentiers en terre battue, un peu partout.
(Eh oui, je suis très courageux.)
La plus grande ville d'Irlande (et capitale de la République d'Irlande) est une ville très active et cosmopolite, qui ne correspond pas forcément à la vision qu'on se fait de l'Irlande.
Les deux photos suivantes montrent —tenez-vous bien— l'Office du Tourisme de Dublin ! Ben oui, dans une église. Ils en ont tellement là-bas, faut bien les utiliser...
Voir également l'image suivante.
Voir également l'image précédente.
La péninsule de Howth (cette photo et les deux suivantes), sur la baie de Dublin, abrite un port et de très jolis paysages côtiers.
Visible sur cette photo, la petite île nommée Ireland's Eye constitue une très jolie excursion. On y trouve les ruines d'une ancienne église (visible ici sur deux photos) et l'une des nombreuses tours militaires dressées par les Anglais sur les côtes irlandaises afin d'empêcher une invasion française par la mer (voir plus loin).
Tout à droite, dépassant un peu du cadre, on peut apercevoir une petite église en ruine au milieu des herbes hautes (voir les deux photos suivantes).
Voir également la photo suivante.
Le monument sur ces photos est assez marrant (mais il faut le voir de plus près pour comprendre, donc cliquez).
(Nan je déconne.)
On entre maintenant dans l'Irlande du Nord, où le passé récent est encore très... présent.
Derry (ou Londonderry) est la ville tristement célèbre pour le massacre du "Bloody Sunday" (chanté par U2) survenu en janvier 1972 dans des circonstances troubles, lors d'une marche pacifique des catholiques réclamant plus de droits civils.
Les énormes peintures murales (sur des sujets politiques ou historiques) sont un des traits marquants d'Irlande du Nord, ainsi que le sentiment de tension (et parfois de haine) qui règne entre catholiques et protestants --ou entre loyalistes (souhaitant rester loyaux à la couronne d'Angleterre) et unionistes (souhaitant la réunion de toute l'Irlande en un seul pays).
Le slogan loyaliste "No surrender" (pas de reddition), que je trouve assez sinistre, provient d'un événement historique qui s'est également déroulé à Derry, en 1689, lorsqu'un groupe de 13 personnes, les "Apprentis", fermèrent les portes de la ville fortifiée au nez de l'armée de Jacques II, qui souhaitait reconquérir le trône d'Angleterre en partant de l'Irlande du Nord. Un geste loyaliste et anti-catholique qui est encore célébré chaque année par les loyalistes radicaux.
Londonderry est le nom officiel de la ville depuis qu'elle est sous contrôle britannique. Derry est son nom d'origine. Inutile de préciser que pour les catholiques (on le voit plus loin), elle s'appelle toujours ainsi.
"Still Under Siege" (Toujours assiégé) fait allusion au long siège que subit la ville en 1689 lorsque les "Apprentis" fermèrent les portes de Derry à l'armée de Jacques II (roi catholique français), qui comptait passer par l'Irlande pour reconquérir le trône d'Angleterre (alors aux mains de Guillaume II d'Orange, protestant hollandais). La ville ne succomba pas, et cette résistance fut déterminante dans la victoire des Orangistes (partisans de Guillaume II d'Orange) contre les Jacobites (partisans de Jacques II).
"No Surrender" (Pas de reddition) furent les paroles lapidaires adressées à l'armée de Jacques II lorsque les portes de la ville lui furent fermées. C'est un slogan qui est encore aujourd'hui repris par les loyalistes radicaux et qu'on retrouve souvent en Irlande du Nord.
Autrement dit, dans cette ville majoritairement catholique, et dans le conflit toujours présent qui oppose loyalistes et unionistes, les protestants loyalistes de ce quartier se considèrent toujours comme assiégés par les catholiques, et n'ont toujours pas l'intention de rendre les armes...
Le geste des Apprentis, ainsi que le siège qui s'ensuivit, restent aujourd'hui gravé comme des symboles forts pour les protestants loyalistes, qui défilent chaque année à Derry (en été) pour commémorer ces événements. Ce que les catholiques ne manquent pas de considérer comme une provocation qu'il n'est pas question de laisser passer sans rien faire...
La femme représentée au premier plan fut l'un des leaders principaux de la lutte des catholiques pour obtenir plus de droits civils.
You are now entering Free Derry (Vous entrez maintenant dans le Derry libre)... Le message est clair : cette partie de la ville, majoritairement catholique, se considère comme libérée de l'"envahisseur" protestant.
Plus proche de nous, notez la petite barrière noire au milieu de la route, qui trouve son prolongement des deux côtés de la route sous forme d'un portail qui peut bloquer aussi bien la route que les trottoirs. Cette barrière (entièrement ouverte en temps normal, comme c'est le cas ici) encercle tout le centre-ville et permet de l'isoler instantanément en cas de "problème"...
En dépit de sa sinistre réputation, Belfast est de nos jours considérée comme une ville relativement sûre pour les visiteurs --à condition que ceux-ci ne prennent pas position dans le conflit toujours latent qui règne entre loyalistes et unionistes ! Comme à Derry, les "troubles" récents ont laissé de nombreuses traces, et il existe des visites guidées en taxi (les "Black Taxis") qui vous emmèneront dans des endroits clés de la ville en vous retraçant les enjeux et événements marquants de cette région déchirée.
La ville elle-même, bien que de moindre importance que Dublin, paraît plus austère et imposante. Mais c'est une ville quasiment morte lorsque vient la nuit.
Oliver Cromwell (1599-1658), grand pourfendeur de la foi catholique et instigateur zélé des déportations massives des populations irlandaises indigènes vers les terres arides de l'ouest de l'Irlande, pour les remplacer par des colons anglais ou écossais...
Transcription du texte en bas à gauche : "Catholicism is more than a religion it is a political power therefore I am led to believe there will be no peace in Ireland until the catholic church is crushed" (Le catholicisme est plus qu'une religion, c'est un pouvoir politique, ce qui me conduit à croire qu'il n'y aura pas de paix en Irlande tant que l'église catholique ne sera pas écrasée).
Et à droite : "Our clergy persecuted and our protestant churches desecrated also our protestant people slaughtered in their thousands" (Notre clergé persécuté et nos églises protestantes profanées ainsi que notre peuple protestant massacré par milliers)
Wanted
Margaret Thatcher
Director Of Terrorism
John Major et d'autres y ont droit aussi...
Voir aussi l'image suivante...
En voici différents modèles... Les plus récentes sont plus petites, mais également plus dures. C'est du plastique solide, et non pas de la gomme élastique...
(Ca se prononce à peu près "Glendalock", en fait.)
Killkenny est une ville médiévale très bien conservée avec un gros château normand bien classique (voir plus loin).